Event 1 : Mortal dinner

Mortal dinner

Event 1

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Entrées : Pâté de campagne sur toast, plateau d'huîtres ou velouté de tomate.
Plats : Bœuf bourguignon, aile de raie et ses petits légumes ou fondue savoyarde.
Desserts : Mousse au chocolat, panna cota au coulis de framboise ou coupe colonel.

Le service était comme toujours réglé et orchestré comme du papier à musique, avec une précision et une exactitude parfaite défiant les lois de la gravité. Toutefois, ce dîner ne devait pas se passer paisiblement car la mort s'y était invitée.
Monsieur Anton Bradley, un homme d'affaire bedonnant et court sur pattes, à la personnalité des plus insipide, avait été le seul à commander l'entrée du plateau d'huîtres. C'était un homme gourmand qui avait toujours aimé les fruits de mer au point qu'il en avait fait sa dernière volonté. Et son souhait avait été respecté alors qu'il s'effondrait, pris de violente convulsions avant de s'immobiliser parmi les autres convives que la terreur avait gagnés et qui regardaient à présent leur assiette avec angoisse.

Mortal dinner

Event 1

Malgré le temps clément de cette belle journée d'automne qui donnait au paysage des teintes aussi auburns que ses cheveux. Le spectacle de la nature se mourant avait mit la jeune femme qu'était Lucy d'humeur maussade dès son réveil.
Pour cette raison, elle n'avait pas quitté les murs du manoir qui leur servait à tous de prison dorée au charme gothique. Elle avait passé la matinée dans sa chambre avant de gagner le petit salon où elle avait eu l'occasion de jouer aux cartes avec un homme étrange. Petit, gros et dépourvu du moindre attrait physique, il semblait ne pas s'inquiéter des sommes qu'il jouait et perdait face à l'habile manieuse de carte qu'était la magicienne.
Quand elle avait fini de le dépouillé sur une main particulièrement chanceuse - d'une chance insolente -, l'homme s'était relevé, son visage rond rougi par la honte et un certain agacement. Il avait naturellement voulu l'accuser de tricherie, mais ne pouvant prouver les faits, il avait bafouillé quelques jurons avant de se détourner sous le regard de la jeune femme qui l'observait avec un léger sourire aux lèvres. Elle n'avait pas triché, n'en avait pas eu besoin tant son adversaire s'était montré mauvais.
Elle avait encore l'image du petit homme engoncé dans son costume mal taillé et ronchonnant quittant le petit salon quand elle s'était dirigé vers la salle à manger, une image qui avait nettement arrangé son humeur.

D'un caractère taquin, elle poussa le vice de son orgueil à prendre place à côté de l'homme tout en se servant un toast de pâté campagnard dans lequel elle croqua avidement (la victoire creuse, vous comprenez sans doute).

Elle venait d'avaler cette première bouchée quand soudainement, son bedonnant voisin (que la défaite avait rendu plus affamé encore, allez savoir pourquoi...) se mit à tousser de manière prononcer avant de s'effondrer sur elle, pris de convulsions, il s'étouffa là, sur elle, l'écrasant de son imposante carcasse qui se raidissait déjà, pris d'une soudaine froideur morbide.

Lucy avait poussé un cri d'indignation quand le macchabée s'était affaissé sur elle, indignation qui s'était changé en effroi alors qu'elle tentait vainement de repousser sa masse imposante afin de reprendre son air... Elle ne criait plus... Elle se contentait de fixer le visage pâle et sans vie de celui qui avait été son voisin de table.

-Venez m'aider ! Je ne peux plus respirer !